You are currently viewing L’histoire d’une rencontre

Une petite intro avant de commencer...

Bonjour  !

Je m’appelle Pauline, j’ai 29 ans et je suis architecte de formation. Je me suis découverte une passion pour le monde de l’artisanat textile il y a 4 ans alors que je voyageais au Mexique. Depuis, j’ai fondé ma marque de vêtements et travaille avec des tisseuses Mayas de l’État du Chiapas.

Dans cet article, je vous raconte ma toute première rencontre avec ces femmes incroyables. ✨

Bonne lecture !

Le 26 août 2019, je partis de France pour un grand voyage en sac à dos au Mexique de plusieurs mois.

Le 13 janvier 2020, j’arrivai dans le Chiapas pour la première fois, avec l’envie d’y rester quelques semaines pour prendre le temps de découvrir la région en profondeur.

Dix jours plus tard, alors que je déjeunais dans un café à San Cristóbal de las Casas, j’entendis le serveur donner des recommandations de lieux et activités touristiques à un client. Je lui demandai à mon tour ses conseils quand il revint vers moi. Il me suggéra de contacter une jeune fille toztzile* qu’il connaissait et qui pouvait m’introduire à l’artisanat textile du Chiapas.

*peuple descendant des Mayas de Mésoamérique

Cet artisanat textile, c’est-à-dire ces tissus colorés à motifs et confectionnés à la main, m’avait déjà fasciné alors que je voyageais au Guatemala deux ans plus tôt. J’étais donc impatiente d’en apprendre davantage.

J’appelai Paxkú, ou Pascuala en espagnol, en sortant du café. Elle m’invita à venir chez elle afin de participer à un atelier de broderie. 

Nous convînmes de nous voir deux jours plus tard dans son village, appelé Zinacantán, situé à 11 kilomètres de San Cristóbal de las Casas.

Le 25 janvier 2020, je partis de San Cristóbal de las Casas dans un mini-bus, en compagnie de plusieurs indigènes qui parlaient une langue complètement inconnue.

Le trajet dura 30 minutes. À l’arrivée, Paxkú m’attendait sur la petite place de son village et m’accompagna jusqu’à chez elle, à deux rues de là.

À l’époque, elle vivait encore chez sa mère, Felipa, avec sa soeur Fátima. Leur maison était en chantier ; cela faisait deux jours qu’elles n’avaient pas l’électricité.


Je me sentis intimidée de me retrouver là, dans cette petite maison très rudimentaire avec ces personnes amérindiennes qui me donnaient l’impression de venir d’une autre époque.

 

Après avoir fait les présentations, Paxkú et moi allâmes à la petite mercerie du quartier. Elle me fit acheter un tambour à broder, ainsi qu’une aiguille et une pelote de fil.

 

 

Felipa, la mère de Paxkú, avait préparé à mon intention un napperon vert sur lequel elle avait dessiné deux fleurs de tournesol et leurs tiges. Je compris plus tard qu’elle avait elle-même confectionné cette pièce de tissu au métier à tisser à la ceinture.

 

🌺 Ces motifs fleuris, que l’on retrouve sur leurs habits traditionnels, évoquent leur région vallonée, où une grande variété de fleurs est cultivée, puis expédiée dans tout le Mexique. 🌺



Nous retournâmes à la maison et nous nous installâmes dans le salon. L’apprentissage pouvait commencer.

Ce jour-là, ce fameux 25 janvier 2020, Paxkú m’apprit à broder. Je pus également observer sa mère, Felipa, en pleine création d’une magnifique robe au métier à tisser à la ceinture.

Cet atelier fut pour moi l’occasion de créer des liens très forts avec ces personnes si humbles.

Alors qu’il n’était prévu qu’une seule rencontre fortuite, je leur rendis visite à plusieurs reprises pendant mon séjour dans l’état du Chiapas. Je pus me perfectionner sur les différentes techniques de broderie, apprendre à fabriquer des pompons, tester le métier à tisser à la ceinture, et même réaliser à la main de vraies tortillas de maïs !

 

Felipa*, cette femme exceptionnelle qui éduqua seule ses 8 enfants, me faisait sentir membre à part entière de la famille.

C’est avec une grane tristesse que je dus leur dire au revoir, à elle et à ses filles, fin janvier 2020, alors qu’elles m’avaient tant donné sans jamais rien demander en retour.

*ses filles l’appellent Me’, ce qui signifie Maman en tzotzil

Pour connaître la suite de l’histoire, allez lire l’article suivant :
Pourquoi ce projet ?